mercredi 31 janvier 2018

L'efficacité de la psychothérapie centrée sur la compassion évaluée dans une étude randomisée

 Les approches de psychothérapie centrée sur la compassion gagnent en popularité.
Déjà évoquées dans le documentaire « Vers un monde altruiste? »  dans lequel chercheurs en psychologie, primatologie, mathématiques ou neurosciences mènent des expériences novatrices qui contredisent la thèse de l’égoïsme naturel en prônant plutôt des valeurs comme l’altruisme et la coopération, l’homme n’est pas fatalement un loup pour l’homme. Une vision résolument optimiste qui s’oppose à la sinistrose actuelle d’autant que nous aurions tous la possibilité de cultiver ces tendances en influant directement sur notre cerveau notamment via la méditation.
voir http://download.pro.arte.tv/uploads/Vers-un-monde-altruisteBD.pdf
https://boutique.arte.tv/detail/vers_un_monde_altruiste

Marion P. J. Sommers-Spijkerman de l'Université de Twente (Pays-Bas) et ses collègues ont réalisé une étude randomisée afin d'évaluer l'efficacité d'un protocole d'autoapprentissage guidé (« self-help »), présenté dans le livre « Compassion as Key to Happiness » (2015) du psychologue britannique Paul Gilbert. Cet auteur est reconnu comme le fondateur de la psychothérapie centrée sur la compassion.(compassion-focused therapy (CFT))

Ils ont mené cette étude avec 242 personnes, âgées en moyenne de 53 ans, éprouvant des difficultés et ayant des niveaux faibles à modérés de bien-être, mais à un niveau sous-clinique ne nécessitant pas une intervention médicale immédiate (ils ne rencontraient pas les critères diagnostiques de la dépression ou de troubles anxieux).
La moitié a reçu l'intervention. Ces participants devaient compléter une leçon par semaine et recevaient des emails hebdomadaires pour soutenir leur démarche. L'autre moitié a été inscrite sur une liste d'attente et a reçu l'intervention plus tard sans le soutien des emails.
Avant l'intervention puis 3 et 9 mois plus tard, les participants ont complété différents tests psychologiques.
Comparativement au groupe sur la liste d'attente, celui qui a reçu l'intervention a connu une plus grande amélioration du bien-être et de toutes les composantes mesurées qui s'est maintenue ou amplifiée jusqu'à 9 mois après l'intervention.
« La psychothérapie centrée sur la compassion est prometteuse en tant que stratégie publique de santé mentale pour améliorer le bien-être et réduire la détresse psychologique », concluent les chercheurs.