Lors d'une séance de méditation ou de sophrologie, la personne est souvent submergée de pensées non désirées, d’émotions, de sensations, de souvenirs.
C'est alors difficile d'être dans l’espoir d’obtenir une certaine sérénité et de ne récolter que de la confusion.
le réseau du mode par défaut (RMD)
Les pensées sont l'activité naturelle de l'esprit, ni la méditation ni la sophrologie n'ont pour but de les arrêter.
Les processus psychologiques qui se produisent lorsque l'esprit vagabonde sont aussi nécessaires. Cette activité repose sur un réseau de cellules nerveuses situées dans
des régions du cerveau éloignées les unes des autres qui s'activent à
l'unisson. Ce réseau est appelé le réseau du mode par défaut (RMD) il est activé préférentiellement lorsqu’une personne n’effectue aucune tâche précise, évoque des souvenirs personnels, se projette dans des
scénarios futurs ou essaie de comprendre les autres. Il serait associé à des activités mentales d'introspection, de référence à soi. L'activité de ce
réseau pourrait aussi inclure une activité attentionnelle diffuse
destinée à surveiller l’environnement.
Dans ce mode l'esprit erre rarement loin de soi-même, à l'inverse lors de l'exécution d'un travail qui demande de la
concentration, l'introspection est supprimée et les images cérébrales montrent que le mode par défaut devient alors inactif et d'autres réseaux s'activent. Marcus E. Raichle, neurologue de l'Université Washington à St. Louis,
est précurseur des études sur les images cérébrales du cerveau au repos (2001).
Des anomalies du RMD ont également été décrites chez les enfants d'âge scolaire souffrant de "trouble déficit d'attention/hyperactivité". Enfin, des travaux ont évalué les altérations de certains réseaux fonctionnels au repos après survenue d'un dommage cérébral de moyenne gravité, qu'il s'agisse d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un traumatisme.
Le réseau du mode par défaut serait impliqué dans diverses pathologie
Le réseau du mode par défaut a été étudié dans les épisodes dépressifs majeurs. "Il existe une connectivité fonctionnelle accrue du RMD dans la dépression, maladie dans laquelle on observe une rumination, les patients ne cessant de ressasser des idées négatives sur eux-mêmes", indique le professeur Philippe Fossati, psychiatre (Centre émotion, CNRS, Pitié-Salpêtrière, Paris).Des anomalies du RMD ont également été décrites chez les enfants d'âge scolaire souffrant de "trouble déficit d'attention/hyperactivité". Enfin, des travaux ont évalué les altérations de certains réseaux fonctionnels au repos après survenue d'un dommage cérébral de moyenne gravité, qu'il s'agisse d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un traumatisme.
L'attention neutre au moment présent modifie le réseau du mode par défaut (RMD)
Selon Véronique Taylor, autre chercheur, il semblerait que le réseau du mode par défaut (RMD) des adeptes de
la méditation soit structuré autrement. Les résultats obtenus montrent
effectivement une moindre réactivité des zones impliquées dans l’évaluation de la signification émotive et une connectivité altérée entre régions du RMD à l’état de repos. Autrement dit un regard sur soi moins impliqué et moins émotif.
Pour Véronique Taylor, « les méditants sont habitués à être dans le moment présent et leurs pensées ne partent donc pas dans tous les sens lorsqu’ils sont au repos. » A contrario, on observe une forte synchronisation entre certaines zones convergeant vers le lobe pariétal droit, connu pour avoir un rôle déterminant dans l’attention. Autrement dit, savoir lâcher prise permettrait d’avoir ensuite des capacités de concentration accrues.
Ce mode d'être sophrologique ou méditatif favorise l'acceptation
inconditionnelle de l'expérience du moment présent (sensations, émotions,
pensées, éléments de l'environnement extérieur), en se détachant d'un
mode habituel
réactif (jugement, évaluation, catégorisation ou évitement de
l'expérience) qui est fréquemment à la source de souffrances
individuelles (auto-dépréciations, inquiétudes, anticipations
anxieuses...).
Diverses techniques sont mises en pratique et entraînées dans le cadre de cette approche :La pratique
- Observer ses pensées sans chercher à les arrêter
- Des exercices d’attention sur les perceptions internes et externes, les sensations corporelles, les pensées et émotions, et bien entendu la respiration.
-La mise en évidence du « pilotage automatique » au
quotidien,
-Le repérage des habitudes cognitives qui alimentent les ruminations
mentales, et l'entraînement à l’acceptation du moment présent.