jeudi 16 mai 2013

Effecacité des techniques de relaxation sur les pathologies liées au stress

Les techniques de relaxation pourraient être utiles pour prévenir ou traiter diverses affections pouvant être reliées au stress (arthrite, maladies cardiovasculaires, maladie d’Alzheimer, anxiété, dépression, maladies de la peau, infections bactériennes ou virales, etc.)10-13.

Efficacité possible L’effet antistress de la réponse de relaxation a aussi été évalué dans le cadre d’un traitement « sans diète » pour les femmes ayant un surplus de poids14,15. Ce traitement, d’une durée de 10 semaines, met davantage l’accent sur les changements de comportement des individus que sur la perte de poids. Les 225 participantes au programme ont été réparties en trois groupes : réponse de relaxation, formations dirigées sur les bonnes habitudes de vie ou remise de matériel d’information. Après 1 an et 2 ans, les participantes du groupe « réponse de relaxation » ont montré des améliorations significatives des niveaux de stress et de détresse psychologique comparativement aux participantes des deux autres groupes. Cependant, aucun changement n’a été noté en regard de la perte de poids.

Efficacité possible Réduire l’hypertension artérielle. L’efficacité des différentes thérapies comportementales (dont l’une des composantes est la relaxation) dans la réduction de l’hypertension a été démontrée par plusieurs revues systématiques de la littérature scientifique. Cependant, une seule méta-analyse s’est penchée spécifiquement sur les techniques de relaxation5. Elle conclut que celles-ci peuvent induire une baisse de la pression artérielle significative en moins de 24 heures. Les auteurs soulignent toutefois que cet effet semble moins important à plus long terme et que les nombreux biais méthodologiques limitent beaucoup la fiabilité des résultats.
Efficacité incertaine Réduire les symptômes du syndrome prémenstruel. Dans un petit essai clinique16, 46 femmes ont été placées pendant 3 mois dans trois groupes différents : réponse de relaxation (avec cassette audio), lecture, et groupe témoin. Une amélioration considérable des symptômes physiques a été observée chez le groupe de « relaxation », comparativement aux deux autres groupes. De plus, les symptômes de malaises émotionnels et d’isolement social étaient moindres dans le groupe relaxation et dans le groupe lecture. La technique de réponse de relaxation s’est révélée plus efficace chez les femmes présentant au départ des symptômes plus graves de syndrome prémenstruel.
Efficacité incertaine Diminuer les symptômes de la ménopause. Les effets de la réponse de relaxation sur les symptômes de ménopause ont été évalués chez 33 femmes ménopausées, âgées de 44 ans à 66 ans, et ayant au moins cinq bouffées de chaleur par jour17. Les participantes ont été réparties en trois groupes : réponse de relaxation, lecture, et groupe témoin. On a observé chez les participantes du groupe relaxation une réduction considérable de l’intensité des bouffées de chaleur, de l’anxiété et de la dépression. Une diminution importante de l’anxiété ainsi qu’une réduction de la sensation de confusion ont été associées à la lecture, tandis qu’aucun changement n’a été observé dans le groupe témoin.
Efficacité incertaine Diminuer les symptômes du syndrome de l’intestin irritable. Une étude préliminaire comprenant 16 personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable18 a conclu que celles qui avaient pratiqué la réponse de relaxation (15 minutes, deux fois par jour pendant 6 semaines) souffraient beaucoup moins de flatulences, d'éructations, de ballonnements, de diarrhée et de vomissement que celles du groupe témoin. Ces améliorations étaient encore présentes après 3 mois. Dix patients de cette étude furent suivis pendant 1 an pour étudier les effets à long terme de la réponse de relaxation19. Des résultats significatifs furent notés pour la douleur abdominale, la diarrhée, les flatulences et les ballonnements.
Efficacité incertaine Réduire la douleur et l’anxiété lors d’une intervention chirurgicale. Une étude aléatoire contrôlée a été réalisée auprès de 45 patients au moment d'une angioplastie du fémur, un examen médical douloureux20. Divisées en trois groupes, les personnes qui, pendant l’intervention, ont fait l'écoute d'un enregistrement les guidant vers la réponse de relaxation ont ressenti beaucoup moins de douleur et d’anxiété, et réclamé beaucoup moins d'analgésiques et d’anxiolytiques que celles qui écoutaient de la musique ou qui restaient dans le silence.
Efficacité incertaine Réduire l’anxiété et la dépression. Une petite étude clinique (36 personnes) a mesuré l’effet de la combinaison d’un programme d’amélioration du bien-être (le Personal Happinness Enhancement Program - PHEP) et de la réponse de relaxation sur l’état émotionnel des individus21. On a constaté que le programme PHEP était considérablement plus efficace lorsqu’il était combiné avec la réponse de relaxation : moins d’anxiété et de symptômes de dépression et augmentation de la mesure du bonheur.
Efficacité incertaine Améliorer les performances scolaires. Deux études différentes ont porté sur le sujet. Une première22 a évalué les performances scolaires de 1 753 étudiants invités à pratiquer la réponse de relaxation en classe. Les étudiants ayant participé à plus de deux séances par session ont obtenu un pointage plus élevé dans l’évaluation de leurs habitudes de travail et leurs aptitudes à la coopération que les autres. Sur une période de 2 ans, ils ont également maintenu une moyenne scolaire générale plus élevée.
Dans le cadre de l’autre étude23, 128 étudiants d’un collège ont été placés dans un groupe expérimental ou un groupe témoin. Ceux du premier groupe ont participé à six séances de groupe de 90 minutes où ils pratiquaient la réponse de relaxation combinée à une approche axée sur les habiletés cognitivo-comportementales. Des réductions significatives de la détresse psychologique, de l’anxiété et du stress ont été observées dans le groupe expérimental comparativement au groupe témoin.
Efficacité incertaine Combattre l’insomnie. Cent treize individus ont participé à une étude destinée à tester un programme contre l’insomnie incluant la réponse de relaxation24. Les participants ont assisté à sept séances de groupe sur une période de 10 semaines. On leur a enseigné la réponse de relaxation, comment adopter un style de vie favorisant un meilleur sommeil et comment réduire graduellement leur médication contre l’insomnie. Ils ont ensuite pratiqué la réponse de relaxation de 20 à 30 minutes par jour pendant 2 semaines : 58 % des patients ont déclaré que leur sommeil s’était considérablement amélioré, 33 % modérément, et 9 % un peu. De plus, 38 % des patients ont arrêté complètement leur médication, tandis que 53 % l’ont réduite.
 Améliorer la qualité de vie des individus atteints du VIH ou du sida. Une étude pilote a comparé l’effet de l’association acupuncture et réponse de relaxation à celui de l’acupuncture seule sur la qualité de vie de 80 personnes atteintes du VIH ou du sida25. Pendant 12 semaines, les deux groupes ont reçu des traitements personnalisés d’acupuncture. Les participants du groupe intervention ont bénéficié en plus de 20 minutes d’écoute de réponse de relaxation pendant leur traitement et de deux autres séances d’écoute à la maison. Les participants des deux groupes ont montré des signes d’amélioration de leur qualité de vie. Cependant, de plus importantes améliorations ont été observées dans le groupe intervention, principalement en ce qui a trait au bien-être global et à la santé mentale, émotionnelle et spirituelle.

Notes :
10. Esch T, Stefano GB, et al. An Overview of Stress and Its Impact in Immunological Diseases. Mod. Asp. Immunobiol. 2 (4), 187-192, 2002.
11. Esch T, Stefano GB, et al. Stress in cardiovascular diseases. Med Sci Monit. 2002 May;8(5):RA93-RA101. Synthèse d'études. Étude complète [Consultée le 1 juin 2009] : www.medscimonit.com
12. Mandle CL, Jacobs SC, et al. The efficacy of relaxation response interventions with adult patients: a review of the literature. J Cardiovasc Nurs. 1996 Apr;10(3):4-26. Synthèse d'études.
13. Galvin JA, Benson H, et al. The relaxation response: reducing stress and improving cognition in healthy aging adults. Complement Ther Clin Pract. 2006;12(3):186-91.
14. Katzer L, Bradshaw AJ, et al. Evaluation of a "nondieting" stress reduction program for overweight women: a randomized trial. Am J Health Promot. 2008;22(4):264-74.
15. Hawley G, Horwath C, et al. Sustainability of health and lifestyle improvements following a non-dieting randomised trial in overweight women. Prev Med. 2008;47(6):593-9.
16. Goodale IL, Domar AD, Benson H. Alleviation of premenstrual syndrome symptoms with the relaxation response, Obstet Gynecol. 1990 Apr;75(4):649-55.
17. Irvin JH, Domar AD, et al. The effects of relaxation response training on menopausal symptoms. J Psychosom Obstet Gynaecol. 1996 Dec;17(4):202-7.
18. Keefer L, Blanchard EB. The effects of relaxation response meditation on the symptoms of irritable bowel syndrome: results of a controlled treatment study. Behav Res Ther. 2001 Jul;39(7):801-11.
19. Keefer L, Blanchard EB. A one year follow-up of relaxation response meditation as a treatment for irritable bowel syndrome. Behav Res Ther. 2002 May;40(5):541-6.
20. Mandle CL, Benson H et al. Relaxation response in femoral angiography. Radiology. 1990 Mar;174(3 Pt 1):737-9.
21. Smith WP, Compton WC, West WB. Meditation as an adjunct to a happiness enhancement program, J Clin Psychol. 1995 Mar;51(2):269-73.
22. Benson H et al. Academic performance among middle school student after exposure to a relaxation response curriculum. J research development in education. 2000. p. 156-165.
23. Deckro GR, Ballinger KM, et al. The evaluation of a mind/body intervention to reduce psychological distress and perceived stress in college students. J Am Coll Health. 2002 May;50(6):281-7.
24. Jacobs GD, Benson H, Friedman R. Perceived benefits in a behavioral-medicine insomnia program: a clinical report, Am J Med. 1996 Feb;100(2):212-6.
25. Chang BH, Boehmer U, et al. The combined effect of relaxation response and acupuncture on quality of life in patients with HIV: a pilot study. J Altern Complement Med. 2007;13(8):807-15.