Après une expérience douloureuse - un conflit avec un ami,
une rupture, une perte, nous sommes confrontés à une énigme. D'une part, la réflexion sur l'expérience est essentielle, elle nous permet de l'analyser sous de nouveaux angles, pourtant la réflexion saine peut se
transformer en ruminations, une préoccupation toxique
qui favorise l'émotion négative.
Depuis les années 90, de nombreuses recherches ont porté sur l'auto-réflexion et ses répercussions sur la santé.
Par exemple, elles ont démontrées qu'analyser ses émotions peut faciliter l'adaptation et produire des bienfaits pour la santé mentale et physique (renforcement immunitaire, moins de maladies, moins de pensées intrusives dans le temps (voir Analyser ses émotions ou les oublier ?)
Toutefois un corpus de recherches, tout aussi convaincant, indique que ces tentatives pour comprendre ses émotions conduisent parfois à renforcer la rumination.
La question reste donc comment pouvons-nous examiner des émotions négatives, sans ruminer ou qu'est ce qui détermine l'efficacité de ces stratégies d'auto-réflexion ?
Pour tenter de répondre à cette question, des travaux récents ont commencé à examiner les processus psychologiques qui sous-tendent les formes adaptées ou inadaptées d'auto-réflexion. La notion de distance psychologique joue un rôle clé pour discriminer l'efficacité des stratégies d'auto-réflexion (Ayduk & Kross, 2010a; Kross, 2009).
Les psychologues Ethan Kross de l'Université du Michigan et Ozlem Ayduk de l'Université de Californie à Berkeley ont montré qu'il valait mieux penser à l'événement à la troisième personne qu'à la première.
La première
personne, le "je" nous conduit à revivre l'événement comme s'il nous arrivait à nous une
fois de plus. Ayduk et Kross ont émis l'hypothèse que cette perspective "auto-immergée" augmente les émotions négatives et le risque de rumination. Par contre la revivance de l'événement d'un point de vue à la troisième personne, le "Il" ou son propre prénom, permet de le voir se dérouler de loin; comme si nous étions une mouche sur le mur ou un observateur éloigné de ce qui se passe.
Ayduk et Kross ont émis l'hypothèse que cette perspective "auto-distancié", permet à un individu de percevoir ou de donner du sens sans revivre les émotions négatives vécues lors de l'événement.
Réflexion sur le sens de l'événement plutôt que rumination sur les détails du vécu.
Ayduk et Kross ont publié une série d'articles qui appuient ces hypothèses. Les participants à ces recherches étaient invités à rappeler une expérience négative du passé, comme un moment où ils se sentaient en colère, ou en hostilité écrasante, puis à écrire sur leur auto-réflexion. Les participants "auto-immergé" devaient "revenir à l'endroit et l'heure de l'expérience et de revivre la situation comme si elle se déroulait à nouveau . Tandis que les participants "auto-distanciés" devaient s'écarter de quelques pas et s'éloigner de l'expérience, regarder le conflit se dérouler comme s'il se passait loin d'eux. Ils ont constaté que les participants auto-distanciés
Ces études suggèrent que l'auto-distance permet d'analyser une expérience douloureuse, car
les événements sont vécus de l’extérieur sans les dangers de rumination.
Prenez un moment pour réfléchir à une expérience du passé, ou à vous projeter dans le futur ,
Quelle perspective prenez-vous spontanément ?
Voyez-vous l'événement de vos propres yeux ou êtes-vous une mouche sur le mur?
Visualisez vous plutôt dans une perspective
Les articles:
Kross E, Ayduk O & W Mischel (2005). Lorsque vous demandez «pourquoi» ne fait pas mal. . Distinguer rumination de traitement réfléchissant des émotions négatives la science psychologique, 16 (9), 709-15 PMID: 16137257
Ayduk, O., et Kross, E. (2008). L'accélération du rythme de la reprise: auto-analyse à distance par des expériences négatives réduit la pression artérielle Réactivité Psychological Science, 19 (3), 229-231 DOI: 10.1111/j.1467-9280.2008.02073.x
Ayduk O, & Kross E (2010). De loin: conséquences de l'auto-distanciation spontanée pour adaptatif auto-réflexion Journal de la personnalité et de la psychologie sociale, 98 (5), 809-29 PMID:. 20438226
Depuis les années 90, de nombreuses recherches ont porté sur l'auto-réflexion et ses répercussions sur la santé.
Par exemple, elles ont démontrées qu'analyser ses émotions peut faciliter l'adaptation et produire des bienfaits pour la santé mentale et physique (renforcement immunitaire, moins de maladies, moins de pensées intrusives dans le temps (voir Analyser ses émotions ou les oublier ?)
Toutefois un corpus de recherches, tout aussi convaincant, indique que ces tentatives pour comprendre ses émotions conduisent parfois à renforcer la rumination.
La question reste donc comment pouvons-nous examiner des émotions négatives, sans ruminer ou qu'est ce qui détermine l'efficacité de ces stratégies d'auto-réflexion ?
Pour tenter de répondre à cette question, des travaux récents ont commencé à examiner les processus psychologiques qui sous-tendent les formes adaptées ou inadaptées d'auto-réflexion. La notion de distance psychologique joue un rôle clé pour discriminer l'efficacité des stratégies d'auto-réflexion (Ayduk & Kross, 2010a; Kross, 2009).
Les psychologues Ethan Kross de l'Université du Michigan et Ozlem Ayduk de l'Université de Californie à Berkeley ont montré qu'il valait mieux penser à l'événement à la troisième personne qu'à la première.
Ayduk et Kross ont émis l'hypothèse que cette perspective "auto-distancié", permet à un individu de percevoir ou de donner du sens sans revivre les émotions négatives vécues lors de l'événement.
Réflexion sur le sens de l'événement plutôt que rumination sur les détails du vécu.
Ayduk et Kross ont publié une série d'articles qui appuient ces hypothèses. Les participants à ces recherches étaient invités à rappeler une expérience négative du passé, comme un moment où ils se sentaient en colère, ou en hostilité écrasante, puis à écrire sur leur auto-réflexion. Les participants "auto-immergé" devaient "revenir à l'endroit et l'heure de l'expérience et de revivre la situation comme si elle se déroulait à nouveau . Tandis que les participants "auto-distanciés" devaient s'écarter de quelques pas et s'éloigner de l'expérience, regarder le conflit se dérouler comme s'il se passait loin d'eux. Ils ont constaté que les participants auto-distanciés
- ressentaient moins de colère et d'émotions négatives que les participants immergés (Kross, Ayduk, Mischel, 2005).
- décrivaient l'événement dans des termes plus abstraits que les participant auto-immergés ( Kross, Ayduk, et Mischel, 2005).
- montraient des augmentations plus faibles de la pression artérielle que les participant auto-immergés (Ayduk & Kross, 2008).
Prenez un moment pour réfléchir à une expérience du passé, ou à vous projeter dans le futur ,
Quelle perspective prenez-vous spontanément ?
Voyez-vous l'événement de vos propres yeux ou êtes-vous une mouche sur le mur?
Visualisez vous plutôt dans une perspective
- auto-immergée pour vivre un instant positif.
- auto-distanciée pour revivre un instant négatif
Les articles:
Kross E, Ayduk O & W Mischel (2005). Lorsque vous demandez «pourquoi» ne fait pas mal. . Distinguer rumination de traitement réfléchissant des émotions négatives la science psychologique, 16 (9), 709-15 PMID: 16137257
Ayduk, O., et Kross, E. (2008). L'accélération du rythme de la reprise: auto-analyse à distance par des expériences négatives réduit la pression artérielle Réactivité Psychological Science, 19 (3), 229-231 DOI: 10.1111/j.1467-9280.2008.02073.x
Ayduk O, & Kross E (2010). De loin: conséquences de l'auto-distanciation spontanée pour adaptatif auto-réflexion Journal de la personnalité et de la psychologie sociale, 98 (5), 809-29 PMID:. 20438226