Sommaire :
Visualisation et imagerie mentale
extrait
Il n'existe sans doute pas de limites aux situations dans lesquelles la visualisation ou l’imagerie mentale peuvent jouer un certain rôle. Mais dans beaucoup de cas, l'effet ne peut être évalué que de manière subjective. Mentionnons aussi que ces approches sont souvent utilisées de concert avec d’autres techniques similaires, l’autohypnose et la relaxation, par exemple. Il est donc parfois difficile de départager l’action spécifique de chacune d’elles. La visualisation est une pratique sans danger, pourvu qu'on ne la choisisse pas au détriment d'un traitement susceptible d'avoir une plus grande efficacité. Il n'y a donc pas de risque à l'essayer dans toutes sortes de situations. Le Dr Andrew Weil2 la suggère en particulier, mais sans s’y limiter, dans le cas de maladies que l’on soupçonne de posséder une importante composante psychologique, comme les maladies de la peau, les maladies reliées au stress, plusieurs maladies auto-immunes, etc.
Réduire et prévenir le stress et l’anxiété, et améliorer le bien-être.
Deux synthèses d’études concluent que la visualisation, souvent en
conjonction avec d’autres techniques similaires, peut réduire le stress
et l’anxiété et contribuer au bien-être général des personnes bien
portantes3,4. Une autre conclut qu’elle peut également améliorer le bien-être des personnes souffrant de maladies graves, comme le cancer ou le sida5. La visualisation peut aussi contribuer à soulager les manifestations de la plupart des problèmes de santé liés au stress
ou susceptibles d'être aggravés par celui-ci, de l’hypertension à
l’insomnie en passant par l’arthrite et l’infarctus du myocarde.
Réduire les effets indésirables de la chimiothérapie. À la suite des conclusions de 3 synthèses d’études3,4,6,
il est désormais reconnu que les techniques de relaxation, dont la
visualisation, réduisent de façon marquée les effets secondaires
indésirables de la chimiothérapie. Les chercheurs mentionnent en
particulier des effets contre les nausées et les vomissements et contre les symptômes psychologiques comme l’anxiété, la dépression, la colère ou l’impression d’impuissance.
Réduire la douleur. Une synthèse d’études7
portant sur les thérapies « corps-esprit » pour le contrôle de la
douleur conclut que ces approches, dont la visualisation et l’imagerie,
peuvent être bénéfiques, en particulier quand elles sont employées en
interaction les unes avec les autres. On cite les cas de maux de dos
chroniques, d’arthrite, de migraine et de douleurs consécutives à des chirurgies.
Par contre, en 2011, les auteurs d’une synthèse d’études réalisées sur le soulagement des douleurs musculosquelettiques n’ont pu conclure que l’imagerie mentale était efficace. Cette conclusion était due à la qualité déficiente des études recensées8.
Améliorer les fonctions motrices.
L’imagerie mentale et la visualisation semblent avoir un effet positif
sur l'amélioration des fonctions motrices. D’après les conclusions de
2 synthèses d’études9,10, elles s'appliquent tant dans le domaine du sport que dans celui de la physiothérapie. Selon une autre étude11,
un entraînement « virtuel » pourrait, dans certaines circonstances,
être aussi efficace qu’un entraînement réel pour inculquer des habiletés
motrices complexes à des patients souffrant de difficultés d’apprentissage. D'autres études seront cependant nécessaires pour confirmer ces résultats.
Réduire l’anxiété préopératoire ainsi que la douleur et les complications postopératoires. Deux articles descriptifs11,23 et 4 études cliniques14-17 indiquent que la visualisation, entre autres par l’écoute d’enregistrements avant, pendant et après une chirurgie
majeure, pourrait réduire l’anxiété qui y est reliée. On a aussi
constaté une amélioration du sommeil, un meilleur contrôle de la douleur et un moins grand recours aux analgésiques. Une étude clinique aléatoire18, portant sur 208 personnes opérées pour une hernie inguinale ou un goitre,
a même permis de constater que celles ayant bénéficié de techniques de
visualisation avant la chirurgie avaient montré moins d’hématomes postopératoires, avaient ressenti moins de douleurs et utilisé moins d’analgésiques.
Améliorer la qualité de vie relativement au cancer. De nombreuses études, de qualités méthodologiques variées19-25,
concluent que la visualisation, entre autres par l’intermédiaire
d’enregistrements sonores, améliore la qualité de vie des patients
atteints de cancer. On signale une baisse de l’anxiété, une attitude
plus positive, plus de vigueur et de meilleurs rapports sociaux.
Soutenir la créativité. Selon une méta-analyse26
de 9 études regroupant près de 1 500 sujets, il semble que la
visualisation pourrait jouer un certain rôle auprès des individus
créateurs. On y précise toutefois que la créativité est un phénomène éminemment complexe et que la visualisation n’est qu’un des très nombreux éléments qui y participent.
Réduire les symptômes de la migraine. Deux études, l’une prospective27 (260 sujets) et l’autre aléatoire28
(40 sujets), indiquent que l’écoute régulière d’enregistrements de
visualisation permettrait de réduire les symptômes désagréables reliés à
la migraine, surtout en ce qui concerne la douleur et la vitalité. Par
contre, cela n’aurait pas d’effet important sur la fréquence ou
l’intensité de cette affection.
Améliorer la qualité de vie des gens atteints d’ostéoarthrite. La dégénérescence du cartilage et la douleur associées à l’ostéoarthrite
contribuent grandement à la diminution de la qualité de vie des
personnes atteintes. En 2010, des chercheurs ont évalué l’effet de la
visualisation combinée à la relaxation chez 30 femmes âgées de plus de
55 ans29. Après 16 semaines, les participantes pratiquant la visualisation et la relaxation ont constaté une amélioration de leur qualité de vie
(mobilité, réalisation des tâches quotidiennes, humeur, activités
sociales, diminution de la douleur, etc.) plus grande que celle du
groupe témoin.
Améliorer la qualité de vie des gens atteints de fibromyalgie.
Deux petites études cliniques, réalisées par la même équipe de
chercheurs américains, l’une en 2006 après 6 semaines de visualisation30, et l’autre en 2008 après 10 semaines de visualisation accompagnée de relaxation31,
ont montré une amélioration de la capacité fonctionnelle des individus
et une meilleure gestion de la douleur et des symptômes associés à la
fibromyalgie.
Améliorer la qualité de vie des femmes atteintes de cystite interstitielle.
En 2008, les résultats d’une petite étude pilote (25 sujets) ont montré
que 25 minutes de visualisation, 2 fois par jour pendant 8 semaines,
pouvaient diminuer les envies fréquentes d’uriner et les douleurs à la
région pelvienne35. Ces améliorations ont été observées chez
45 % des femmes pratiquant la visualisation comparativement à 14 % dans
le groupe témoin. Cela laisse présager que la pratique régulière de
visualisation pourrait aider certaines femmes souffrant de cystite
interstitielle.
Améliorer la réadaptation après un accident vasculaire cérébral.
En 2010, une revue systématique de la littérature scientifique a évalué
l’utilisation de la visualisation pour aider à la réadaptation des
victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC)32.
Selon les chercheurs, la visualisation en complément à la
physiothérapie améliorerait les résultats obtenus avec les thérapies
classiques. Cependant, la faible qualité méthodologique des études
cliniques retenues empêche de tirer des conclusions plus claires pour le
moment. En 2009, 2 petites études cliniques réalisées par un même
groupe de chercheurs, non incluses dans la revue systématique, ont
évalué 35 patients durant leur réadaptation post-AVC. Elles ont montré
que l‘imagerie mentale pouvait leur être utile dans l’amélioration de la
capacité fonctionnelle des patients33,34.
Réduire les cauchemars chez l’enfant.
Une petite étude clinique aléatoire a évalué 26 enfants de 9 ans à
11 ans souffrant de périodes récurrentes de cauchemars (1 ou plus par
semaine) dans leur sommeil36. Le lendemain soir du cauchemar,
les enfants devaient utiliser l’imagerie. Avant de s’endormir, les
enfants devaient revoir le cauchemar et le revivre en le modifiant de
façon qu’il ne soit plus un cauchemar. Les auteurs ont observé une
diminution du nombre de cauchemars chez les enfants pratiquant
l’imagerie et cette diminution était encore présente 9 mois après
l’arrêt de l’étude.
Réduire la douleur abdominale chez l’enfant. Une petite étude clinique aléatoire a évalué 34 enfants de 6 ans à 15 ans souffrant de douleur abdominale37.
Pendant 2 mois, les enfants recevaient soit les soins standards ou les
soins standards combinés à de l’imagerie mentale. Les résultats ont
montré que les enfants recevant la combinaison de traitements avaient
moins de douleur abdominale et d’incapacité, consultaient moins et
notaient une amélioration de leur qualité de vie comparativement aux
enfants recevant les soins standard.
Améliorer la qualité de vie des individus atteints de la maladie de Parkinson.
En 2009, les résultats d’une petite étude pilote, réalisée auprès de
20 sujets atteints de la maladie de Parkinson, ont montré que de 10 à
15 minutes d’imagerie mentale pouvaient diminuer les tremblements chez ces individus, jusqu’à 2 à 14 heures après les séances38.
Cependant, en 2011, une autre petite étude faite auprès de 47 sujets
atteints de la maladie de Parkinson a comparé l’effet de la thérapie
usuelle (physiothérapie) à une combinaison physiothérapie et imagerie
mentale39. Après 6 semaines, aucune différence n’a été observée entre les groupes en regard des capacités fonctionnelles des sujets.
Améliorer la réadaptation chez des patients brûlés.
En 2009, 14 patients ayant subi des brûlures graves aux mains ont soit
expérimenté la visualisation au cours des 5 premiers jours de
réadaptation, soit fait partie d’un groupe témoin40. Les
auteurs concluent que la visualisation peut être considérée comme une
intervention efficace, car les patients pratiquant la visualisation
montraient de meilleures performances motrices et une vitesse de
récupération augmentée.
Réduire l’hypertension chez les femmes enceintes.
Une petite étude exploratoire a évalué l’effet de 2 séances
quotidiennes d’imagerie mentale ou de relaxation pendant 4 semaines
auprès de 69 femmes enceintes41. Des améliorations de la
tension artérielle ont été observées chez les femmes du groupe imagerie
comparé aux femmes en relaxation. Cependant, cette diminution n’est pas
significativement différente lorsque les résultats sont ajustés pour les
taux initiaux de tension artérielle des femmes et selon le nombre de
semaines de gestation. Par ailleurs, aucun effet n’a été observé en
regard de l’anxiété des participantes.
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- La visualisation et l’imagerie mentale, qu’est-ce que c’est?
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- Références
Visualisation et imagerie mentale
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Il n'existe sans doute pas de limites aux situations dans lesquelles la visualisation ou l’imagerie mentale peuvent jouer un certain rôle. Mais dans beaucoup de cas, l'effet ne peut être évalué que de manière subjective. Mentionnons aussi que ces approches sont souvent utilisées de concert avec d’autres techniques similaires, l’autohypnose et la relaxation, par exemple. Il est donc parfois difficile de départager l’action spécifique de chacune d’elles. La visualisation est une pratique sans danger, pourvu qu'on ne la choisisse pas au détriment d'un traitement susceptible d'avoir une plus grande efficacité. Il n'y a donc pas de risque à l'essayer dans toutes sortes de situations. Le Dr Andrew Weil2 la suggère en particulier, mais sans s’y limiter, dans le cas de maladies que l’on soupçonne de posséder une importante composante psychologique, comme les maladies de la peau, les maladies reliées au stress, plusieurs maladies auto-immunes, etc.
Par contre, en 2011, les auteurs d’une synthèse d’études réalisées sur le soulagement des douleurs musculosquelettiques n’ont pu conclure que l’imagerie mentale était efficace. Cette conclusion était due à la qualité déficiente des études recensées8.