Les travaux de Bruce Alexander (Department of Psychology, Simon Fraser University) remettent en question l’idée même que
nous sommes d’abord et avant tout dépendants à des substances (héroïne, cocaïne, mais aussi alcool, nicotine, etc.) ou à des habitudes (jeux, Internet, pornographie, etc.).
On savait déjà que si l’on offrait deux bouteilles à un rat seul dans une cage, l’une lui permettant de boire de l’eau, et l’autre de boire une solution contenant de l’héroïne ou de la cocaïne avec du sucre (pour masquer le mauvais goût des drogues), les rats préféraient compulsivement la seconde jusqu’à s’en rendre malade et parfois même en mourir.
Pour Bruce Alexander et ses collègues, l’environnement appauvri de ces rats seuls en cage était loin de refléter leur habitat naturel. Il construisit donc un grand enclos (le fameux « Rat Park ») avec de nombreux rats mâles et femelles qui pouvaient grimper sur des objets, courir dans des roues, se cacher, se reproduire, etc. BD accessible gratuitement sur le Net !
Bruce Alexander mit dans ce parc les deux mêmes bouteilles. Résultat : les rats goûtaient bien un peu à la solution d’héroïne ou de cocaïne, mais retournaient vite à leurs nombreuses activités et buvaient essentiellement juste de l’eau !
Basé à l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique, Bruce Alexander a pu mener par la suite des entrevues dans de nombreuses réserves où les amérindiens ont été progressivement enclavés depuis deux siècles. Une dépossession qui s’est accompagnée d’une acculturation massive.
Alexander rappelle qu’avant la colonisation, les populations autochtones avaient bien, comme tous les peuples, leurs conflits et leurs guerres, mais pratiquement aucune trace d’addiction. Aujourd’hui, pratiquement toutes les réserves au pays font face non seulement à un alcoolisme endémique, mais à tous le spectre des autres addictions connues (les autres drogues, la télévision, le jeu, etc.). On a ainsi depuis longtemps abandonné l’hypothèse d’une plus grande vulnérabilité à l’alcool chez les peuples autochtones pour expliquer l’ampleur du désastre. Alors quoi ?
C’est là où les parallèles avec le Rat Park deviennent évidents. Dans les deux cas, il y a peu d’addiction quand les individus évoluent dans leur milieu naturel (ou leur culture naturelle, pour ce qui est des humains). Et dans les deux cas, l’addiction se développe rapidement dans des conditions d’isolement social et/ou culturel.
Voir un article plus complet http://www.blog-lecerveau.org/blog/2017/03/27/6393/
site web de Bruce Alexander. son livre “The Globalisation of Addiction: A study in poverty of the spirit”. Et que le bédéiste Stuart McMillen a superbement illustré dans une BD accessible gratuitement sur le Net !
On savait déjà que si l’on offrait deux bouteilles à un rat seul dans une cage, l’une lui permettant de boire de l’eau, et l’autre de boire une solution contenant de l’héroïne ou de la cocaïne avec du sucre (pour masquer le mauvais goût des drogues), les rats préféraient compulsivement la seconde jusqu’à s’en rendre malade et parfois même en mourir.
Pour Bruce Alexander et ses collègues, l’environnement appauvri de ces rats seuls en cage était loin de refléter leur habitat naturel. Il construisit donc un grand enclos (le fameux « Rat Park ») avec de nombreux rats mâles et femelles qui pouvaient grimper sur des objets, courir dans des roues, se cacher, se reproduire, etc. BD accessible gratuitement sur le Net !
Bruce Alexander mit dans ce parc les deux mêmes bouteilles. Résultat : les rats goûtaient bien un peu à la solution d’héroïne ou de cocaïne, mais retournaient vite à leurs nombreuses activités et buvaient essentiellement juste de l’eau !
Basé à l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique, Bruce Alexander a pu mener par la suite des entrevues dans de nombreuses réserves où les amérindiens ont été progressivement enclavés depuis deux siècles. Une dépossession qui s’est accompagnée d’une acculturation massive.
Alexander rappelle qu’avant la colonisation, les populations autochtones avaient bien, comme tous les peuples, leurs conflits et leurs guerres, mais pratiquement aucune trace d’addiction. Aujourd’hui, pratiquement toutes les réserves au pays font face non seulement à un alcoolisme endémique, mais à tous le spectre des autres addictions connues (les autres drogues, la télévision, le jeu, etc.). On a ainsi depuis longtemps abandonné l’hypothèse d’une plus grande vulnérabilité à l’alcool chez les peuples autochtones pour expliquer l’ampleur du désastre. Alors quoi ?
C’est là où les parallèles avec le Rat Park deviennent évidents. Dans les deux cas, il y a peu d’addiction quand les individus évoluent dans leur milieu naturel (ou leur culture naturelle, pour ce qui est des humains). Et dans les deux cas, l’addiction se développe rapidement dans des conditions d’isolement social et/ou culturel.
Voir un article plus complet http://www.blog-lecerveau.org/blog/2017/03/27/6393/
site web de Bruce Alexander. son livre “The Globalisation of Addiction: A study in poverty of the spirit”. Et que le bédéiste Stuart McMillen a superbement illustré dans une BD accessible gratuitement sur le Net !